TENDRE FASHION ESCORT GIRL
Les créateurs ont ressorti leur boîte de Faber-Castell pour voir l'été en mode pastel.
Gros revirement de coloration et d'orientation : dans les mois à venir, préparez-vous à passer à la javel votre garde-robe. La femme erotique dominatrice escort a quitté les podiums pour laisser place à une femme enfant qui marie ses tenues à ses macarons.
La tendance émerge tout doucement à Londres avec Christopher Kane qui bannît les talons de son défilé pour mettre aux pieds des models escort girl des sandales en plastique et les habiller de couleurs tendres et irisées. Il dit s'être inspiré de la fille que tout le monde détestait secrètement à l'école, souvenez-vous : celle qui avait toujours 10/10, dont le corsage était immanquablement assorti aux chaussures et dont tous les garçons étaient amoureux !
En Italie, Miuccia Prada remet elle aussi la douceur du passé au goût du jour: elle assortit ses femmes tout droit venues des années 1950 aux voitures dans lesquelles elles étaient conduites à l'époque pour ainsi assouvir le comble du fantasme érotique masculin made in USA : des femmes et des Cadillac ! Jamais Miuccia n'aura été si ostensiblement régressive. A la vue de ces models défilant en jupe plissée dans une station de métro désaffectée créée pour l'événement, difficile de ne pas penser à Marilyn et à Sept ans de réflexion... Une femme mi fatalemi enfant et qui en joue manifestement.
Autre maison italienne où la légèreté est reine: Marni ! Consuelo Castiglioni explique avoir puisé l'essence de sa dernière collection dans l'innocence et la pureté qui régnaient avant la Chute. Une époque où le pêché originel n'était qu'un lointain futur. En bref, une époque où "femme" ne rimait pas avec "mal" mais avec "candeur" ou "bonté". Et pour Consuelo, ça donne des vêtements qui ressemblent à des "friandises de chez Ladurée ou à des "emballages de bonbons", selon ses propres termes...
A Paris, Karl Lagerfeld ne fait lui non plus pas d'impasse sur la tendance majeure: chez Chanel, il délaisse le noir dominant les deux saisons précédentes pour peupler le Grand Palais revu en blanc corail de creatures aquatiques. Hormis deux looks en monochrome noir (un record pour la maison !), les mannequins sont tous vêtus de couleurs poudrées: du rose au bleu en passant par le vert. Même camaïeu chez Louis Vuitton, où on oscille entre fragilité et délicatesse: de lorganza à la broderie anglaise, du tweed piqué de plumes au sac fait de coquille d'œuf.
Le clin d'œil à l'enfance ne pouvait être plus évident: le manège enchanté duquel les silhouettes descendent lui a été inspiré par une ballade à la fête foraine des Tuileries.
Chez Valentino, les références à l'enfance étaient tout aussi présentes, d'abord à travers la tresse qui couronnait le visage des mannequins, puis à travers le rose bonbon qui ponctuait ça et là les passages et, enfin, par ces fleurs qui recouvraient sous forme de dentelle la plupart des looks.
C'était une vision couture et moderne à la fois d'un cliché de David Hamilton et, pour beaucoup, la meilleure collection du duo Piccoli-Chiuri qui officie maintenant depuis deux étés dans la maison de la place Vendôme.
Même sensation pastel et gourmande un brin couture chez Rochas, où Marco Zanini joue des couleurs, des longueurs et des incrustations avec des références oscillant entre Hitchcock et John Waters, ils jouent, nous jouons, vous jouez..., le printemps peut commencer avec les magnifiques accompagnatrices d'un soir !